L’Unaf fait des propositions pour renforcer le modèle économique des Points conseil budget
Le 17 octobre 2024, l’Unaf a organisé une visioconférence nationale sur le modèle économique des Points conseil budget à destination de l’ensemble des Udaf. Cette visioconférence, introduite par la Présidente de l'Unaf, Marie-Andrée Blanc, a permis d’évoquer deux grands sujets : le financement public du label PCB et la diversification des ressources.
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Cette présentation fait suite à la transmission au cours du mois de septembre au ministère des Solidarités d’un rapport chiffré et argumenté sur le modèle économique du label PCB.
Dans son rapport, l’Unaf a établi 18 scénarios permettant d’évaluer les coûts de la mise en œuvre d’un label permettant a minima l’accompagnement individuels de 50 ménages en difficulté financière par an et l’animation d’au moins 4 actions collectives. Les enseignements de ces évaluations de coûts sont sans appel.
D’abord, la mobilisation de professionnels salariés pour ce service – nécessaire pour offrir une continuité et une qualité de service – a nécessairement un coût que le forfait actuel ne couvre que de façon marginale. L’évaluation de coût démontre l’insuffisance du financement permis par le label PCB. Cela est d’autant plus vrai avec l’éligibilité des salariés sous convention 66 à la dite prime Ségur. Le coût est presque entièrement couvert par le forfait PCB dans 1 seul scénario sur 18.
Par ailleurs, les labels dédiés aux permanences hors-les-murs induisent des charges augmentées par rapport aux labels où l’accueil a lieu dans un lieu unique : les coûts sont rehaussés de 25% à 40% selon les territoires. L’aller-vers, le fait de toucher des publics résidant dans des territoires éloignées des métropoles et des villes moyennes est nécessaire et doit être compensé.
Enfin, il apparaît que la mutualisation des labels, le fait de ne pas multiplier les structures porteuses de Points conseil budget, permet de faire baisser le coût marginal.
A partir des enseignements de ces évaluations de coûts et d’un grand nombre d’analyses qualitatives, l’Unaf a émis 8 propositions qui, pour la plupart, n’implique pas une hausse de la dotation globale par le budget de l’Etat mais une meilleure répartition des moyens :
- La fin du forfait unique, avec un financement contenant une part fixe et une part variable : la part variable serait d’abord fonction de la typologie des intervenants auprès du public bénéficiaire, une structure proposant un accompagnement avec des bénévoles n’en bénéficierait pas ; la part variable serait aussi fonction de la couverture territoriale (nombre de lieux d’accueil, fréquence et distances à parcourir pour y accéder)
- Attribuer le financement dédié à la distribution de la « prime » dite Ségur uniquement aux structures fonctionnant avec des salariés éligibles, il sera ainsi relevé pour être réellement solvabilisateur.
- Limiter le nombre de structures porteuses de labels PCB sur un même département.
- Intégrer plus avant l’offre de services des PCB dans les espaces France Services.
- A l’occasion de la réattribution des labels, évaluer finement les territoires d’intervention des acteurs de façon à permettre une égalité d’accès aux services.
- Travailler autour de l’amélioration de la qualité de la donnée au regard des différences actuelles en termes d’interprétation des attendus du reporting annuel.
- Tendre vers la professionnalisation des conseillers budgétaires à moyen terme, le cahier des charges du label PCB pourrait évoluer en ce sens ; c’est une condition nécessaire à l’institutionnalisation des Points conseil budget.
- L’institutionnalisation des services de conseils aux personnes endettées pourrait s’accompagner pour l’Etat de la création de nouveaux instruments de financement auprès des grands créanciers pour diminuer sa charge nette.
Les services Points conseil budget ont une utilité sociale indiscutable : ils permettent de prévenir des situations de surendettement potentiellement dramatiques. Les propositions de l’Unaf visent à rendre ces services pérennes et encore plus efficients.
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