L’absentéisme scolaire : point de vue des jeunes « absentéistes » et de leurs parents
A l’occasion de l’examen du projet de loi concernant l’absentéisme scolaire, l’UNAF a réaffirmé qu’elle ne partageait pas la vision d’un absentéisme scolaire engendré par la « démission » des parents.
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Pour mieux comprendre cependant ce qui motive ces comportements absentéistes de la part des jeunesRetour ligne automatique collégiens ou lycéens et comment réagissent leurs parents, nous avons en effet réalisé une étude qualitative approfondie auprès des enfants que la loi peut considérer comme « absentéistes », c’est-à-dire « volontairement » absents au moins quatre demi-journées par mois, ainsi que de leurs parents. Il faut les écouter car la réalité est bien différente des discours et des idées reçues..
Edito
L’absentéisme, une réalité fort différente des a priori
A l’occasion de l’examen du projet de loi concernant l’absentéisme scolaire, l’UNAF a réaffirmé qu’elle ne partageait pas la vision d’un absentéisme scolaire engendré par la « démission » des parents.
Pour mieux comprendre cependant ce qui motive ces comportements absentéistes de la part des jeunes
collégiens ou lycéens et comment réagissent leurs
parents, nous avons en effet réalisé une étude qualitative approfondie auprès des enfants que la loi peut
considérer comme « absentéistes », c’est-à-dire « volontairement » absents au moins quatre demi-journées par mois, ainsi que de leurs parents. Il faut les écouter car la réalité est bien différente des discours et des idées reçues.
Regarder au delà des statistiques
Cette étude, dont voici la synthèse , montre que l’absentéisme touche tous les milieux sociaux et que son ampleur va sans doute bien au-delà de ce qu’en disent les statistiques. En effet, celles-ci ne prennent en compte que l’absentéisme « non excusé » et non la totalité de l’absentéisme « volontaire ».
Concernant les jeunes et leurs motivations, il existe une très grande diversité de cas et toute généralisation serait réductrice. Les parents quant à eux sont souvent affectés par ce comportement de leurs enfants, et ils tentent de mettre en place des actions pour lutter contre celui-ci, même s’ils se montrent souvent démunis face à l’influence des autres élèves, face aux diverses rebellions de l’adolescence… Un soutien, une aide à la parentalité seraient donc parfois utiles.
Ecouter sans juger
Cependant, il est nécessaire de bien prendre la part de responsabilité des établissements scolaires, comme l’avait déjà souligné l’UNAF en 2003 lors de sa participation au rapport de Luc Machard sur ce thème. Car contrairement à ce que préconise la Circulaire n°2004-054 du 23 mars 2004, tous les établissements (loin s’en faut) ne préviennent pas immédiatement les parents, tous n’instaurent pas une relation de confiance, un « dialogue avec les familles », tous ne « dialoguent pas avec le jeune pour le responsabiliser », tous n’appliquent pas les sanctions préconisées.
Il existe une différence très nette entre ce qui se passe au collège et au lycée. C’est le reflet de la différence entre la « scolarité obligatoire » jusqu’à 16 ans et le « devoir d’assiduité » au-delà. Cette étude montre donc aussi qu’il existe un manque de clarté sur ce que l’on attend des jeunes au-delà de 16 ans : de l’assiduité ? de l’autonomie ? de la responsabilisation ? La liberté est-elle toujours gérable à cet âge et quelle position « éducative » attend-on des parents dans ce cas-là ?
Pour les aider à reprendre le chemin de l’école
Considérant que l’absentéisme peut-être risqué pour le jeune, même au lycée, l’UNAF estime que seul un discours unique et concerté d’adultes « école et parents » autour du jeune et un traitement au cœur même du lieu privilégié qu’est l’établissement scolaire permettra que ceux-ci reprennent sérieusement le chemin de l’école.
L’assiduité scolaire n’est pas facultative, il faut le rappeler et tenir un discours cohérent et responsable : parents, établissements, enseignants, médias, politiques, experts de l’éducation…
François Fondard
Président de l’UNAF